Les camélias (Camellia) sont des arbustes persistants appréciés pour leur feuillage vernissé et leurs floraisons raffinées. Originaires d’Asie, ils sont cultivés depuis plusieurs siècles pour leur beauté, mais aussi pour certaines espèces à usage traditionnel. Introduits en Europe au XVIIIe siècle, les camélias se sont rapidement imposés dans les jardins grâce à leur port équilibré et leur floraison hivernale ou printanière selon les variétés. Ils apprécient les sols acides, frais et bien drainés, ainsi que les expositions abritées du vent et du soleil direct.
Le genre Camellia comprend plusieurs centaines d’espèces, dont les plus connues sont le Camellia japonica, le Camellia sasanqua, le Camellia sinensis et les nombreux camélias hybrides. Chacune possède ses spécificités de floraison, de feuillage et d’usage, permettant d’étendre la saison d’intérêt du jardin du début de l’automne jusqu’au printemps.
Camellia japonica : floraison d’hiver et de printemps
Le Camellia japonica est l’espèce la plus emblématique. Originaire du Japon, de Corée et de Chine, il se distingue par sa floraison spectaculaire de la fin de l’hiver au printemps. Ses fleurs, simples ou doubles, apparaissent sur le bois ancien, d’où l’importance d’éviter les tailles sévères. Elles se détachent sur un feuillage dense, coriace et brillant, qui conserve sa couleur verte toute l’année.
Le camélia du Japon préfère les expositions de mi-ombre et les sols acides, riches en humus et frais. Il craint le soleil brûlant et les vents froids, qui peuvent marquer les boutons floraux. Sa croissance est lente et régulière, formant au fil des ans un arbuste compact d’une grande longévité. Planté en isolé, en massif ou en pot, il apporte une touche de couleur en fin d’hiver, lorsque peu d’arbustes sont en fleurs.
Camellia sasanqua : camélia d’automne
Le Camellia sasanqua fleurit plus tôt que le camélia du Japon. Originaire du sud du Japon, il s’épanouit de l’automne jusqu’au cœur de l’hiver. Ses fleurs plus légères, souvent parfumées, apparaissent sur le bois de l’année, ce qui permet de le tailler plus facilement après la floraison si nécessaire. Ses feuilles, plus petites et plus fines que celles du japonica, confèrent à l’arbuste un port gracieux et lumineux.
Le camélia sasanqua supporte mieux le soleil que les autres espèces, à condition que le sol reste frais. Il est idéal pour former des haies fleuries ou des écrans persistants. Sa floraison, précoce et parfumée, accompagne agréablement la saison froide. Son entretien est simple : un arrosage régulier, une légère taille d’équilibre au printemps, et un paillage organique suffisent à maintenir sa vigueur.
Camellia sinensis : le théier
Le Camellia sinensis est la plante à l’origine du thé. Cultivé depuis plus de 3 000 ans en Asie, il est encore utilisé pour la production de feuilles de thé vert, noir ou blanc. Ses petites fleurs blanches, délicatement parfumées, apparaissent à l’automne. Bien qu’il soit moins ornemental que les autres camélias, il mérite sa place dans les jardins d’amateurs pour son feuillage fin et sa valeur botanique.
Le camélia sinensis supporte les tailles légères, puisqu’il repousse sur le bois de l’année. En climat doux, il peut être cultivé en pleine terre ; ailleurs, il s’épanouit en pot, dans un sol acide et bien drainé. Il préfère une exposition lumineuse sans soleil direct, et un arrosage régulier à l’eau douce. Sa présence apporte une note culturelle et historique au jardin.
Les camélias hybrides : floraisons prolongées et formes variées
Les camélias hybrides regroupent de nombreuses variétés issues de croisements entre les espèces principales, notamment entre Camellia japonica et Camellia saluenensis. Ces hybrides sont souvent plus florifères et plus tolérants aux variations climatiques. Ils fleurissent sur le bois de l’année, ce qui simplifie leur entretien et permet d’obtenir une floraison plus étalée entre l’hiver et le printemps.
Leur taille modérée et leur adaptation à des conditions variées en font de bons candidats pour les massifs mixtes ou la culture en bac. Ils offrent des formes de fleurs très diverses, allant du simple au semi-double, et s’accordent facilement avec les plantes de terre de bruyère. Les camélias hybrides permettent de prolonger la saison des floraisons tout en conservant la même élégance feuillue et persistante.
Comment planter et entretenir les camélias
La plantation des camélias s’effectue de préférence à l’automne ou au printemps. Le sol doit être frais, acide, riche en humus et parfaitement drainé. Une exposition à mi-ombre, à l’abri des vents froids, est idéale. En plein soleil, le feuillage peut se décolorer et les boutons floraux se dessécher. Le camélia apprécie la régularité dans l’arrosage, sans excès d’eau stagnante.
Un paillage organique (écorces de pin, feuilles compostées) conserve l’humidité et limite les variations de température. Les tailles sont légères et toujours adaptées à l’espèce : les Camellia japonica ne se taillent presque pas, car ils fleurissent sur le bois ancien, tandis que les sasanqua, sinensis et hybrides supportent mieux une coupe après floraison, puisque leurs fleurs se développent sur le bois de l’année.
En pot, un mélange de terre de bruyère, de terreau et de sable grossier assure un bon drainage. Un rempotage tous les trois à quatre ans et un arrosage à l’eau de pluie maintiennent leur vitalité. Les apports d’engrais organique à libération lente, au printemps, soutiennent la floraison sans excès.
Avec quoi associer les camélias ?
Les camélias s’associent naturellement aux autres plantes de terre de bruyère, comme les rhododendrons, les azalées, les pieris ou les érables du Japon. Leur feuillage persistant structure les massifs toute l’année, tandis que leurs fleurs assurent la transition entre les floraisons d’automne et celles du printemps. En haie, en isolé ou en pot, ils apportent une touche d’élégance constante dans le jardin.
Des camélias pour chaque saison
Le genre Camellia offre une diversité remarquable. Les Camellia sasanqua fleurissent dès l’automne, les Camellia japonica prennent le relais en hiver et au printemps, et les hybrides prolongent la saison. Le Camellia sinensis, quant à lui, relie la beauté ornementale à l’histoire du thé. Tous partagent le même besoin d’un sol acide et frais, d’une lumière tamisée et d’un entretien mesuré.
En choisissant les bonnes espèces selon l’exposition et le climat, il est possible d’obtenir des floraisons successives sur plusieurs mois. Les camélias demeurent des arbustes discrets mais essentiels, garants d’un jardin vivant et harmonieux toute l’année.
